Eté 2020
L'été où tu te lèves
Tôt ou tard
L'été où tu t'embêtes plus à fermer les fenêtres
De ta caisse, pourrave ou moins pourrave, la nuit
L'été où tu ne sais même plus où sont tes savates
A force de fouler l'herbe et les caillasses de tes pieds nus
L'été où tu chantes
Tu pleures aussi
T'en fais pas
Ca va toujours de pair
L'été où tu t'écartes de tout
Tu perds le compte du verre de trop
De l'avion en moins
De la comète qui te fait rêver
Des nuits trop courtes
Des réveils douloureux
L'été, où, ébahi
Tu observes les Lajoie du Pont masqués en pleine rue
Une canicule passe par là une fois encore
L'été, où à nouveau
Tu retrouves ton petit paradis égaré
Pour d'obscurs choix pécuniers
L'été doux toujours, la pente glissante pourtant, encore et toujours
L'été ou tu rebouffes une tonne de coeurs de boeuf par jour
Bah, la vitamine K, paraît que ça aide
A combattre le hoax du siècle
2020, Année d'étrons pour certains
J'en rêvais, pourtant, de ce soubresaut de folie
Amassant concombres, basilic à tout va
Je surfe sur ce confort débarrassé de l'hystérie débile qui pollue les faibles
Décidément, deuxième vague où pas
Au point où j'en suis
Je n'y crois plus guère
Faudra juste pas m'entuber les gars
Ni songer à me vacciner, me tester
Même si à l'automne le diktat venait à l'ordonner
Plutôt mourir, mais de mort lente
L'envol
Avec une aile ou deux brisées
sera redoutable, je sais
Je prendrai comme bagage
La moisson déjà engrangée.